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Aventure en Guyane
à l’époque où la jungle était intacte

10 ans de vie de Robinson en Guyane à une époque ou la Jungle était encore intacte et témoignage sur sa destruction.

Mission Saül

Le Bima doit relever un défi. ’’Attaquer Saül’’ en remontant le Grand Inini. Bien sur, je suis volontaire. C’est lors de cette mission difficile que je fut attaqué par un Anaconda !

Article mis en ligne le 4 juillet 2016
dernière modification le 27 octobre 2021

par Christian Voillemont

Dans un bar de Kourou, un officier du Bima cause avec un officier de la légion.
Il apprend que la légion a voulu remonté le grand Inini jusqu’à Saül et a fait demi-tour devant les difficultés. Aussitôt l’officier du Bima relève le défi. Nous allons y arriver ! Les légionnaires sont sceptiques...

Pendant ce temps, je suis à l’infirmerie avec des calculs... trois semaines que je me tord de douleurs, pisse du sang et que des bourreaux, je leur refuse le titre d’infirmiers, ratent leurs piqures dans mon délicat fessier qui vire à l’arc-en-ciel à force de bleus. Tous les jours je pissais dans un entonnoir avec un tamis attendant de voir apparaître ces pierres qui me déchiraient les reins.

J’apprend qu’on recherche des volontaires pour la mission Saül. Un Rima des Antilles doit tenir Saül, la légion doit l’attaquer en passant par la piste de Bélizon et nous par le Grand Inini. aussitôt je me porte volontaire... Étant inapte à cause de mes calculs, je suis refusé et je menace de les suivre, à la nage si il faut... Le colonel Médecin accepte de prendre dans la mission comme cuistot si mes calculs sortent... Le lendemain, j’arrive fièrement avec mes pierres à la main ! La sortie a été douloureuse mais je suis heureux. J’ai une semaine pour me remettre...

Une semaine plus tard, on part pour St Jean. Je ne suis pas brillant mais je peux marcher et je me remet petit à petit.

On remonte le Maroni jusqu’à Maripasoula. On fait une halte au camp du Bima. Puis on remonte le Grand Inini.

À cette époque il était totalement vierge. Pas de camps de tourisme, pas d’orpailleurs. Que de la nature sauvage. Des caïmans qui nagent en pleine eau, sans se cacher, un jaguar qui s’assoie sur une plage et nous regarde passer... pour son plus grand malheur car malgré que cela soit une espèce protégée, il est abattu ! Quel gâchis !

On voyait jusqu’à 5 grand anacondas par jour !
C’est là que j’ai failli finir dans l’estomac de l’un d’eux, voir : Attaque d’anaconda
Tous les soirs, je préparais la bouffe collective et les début furent difficile. Cuisiner pour soi c’est facile mais pour une section, c’est autre chose... heureusement, le Lieutenant me soutint lors du premier repas. J’avais cuit du riz, à la cocote minute, au feu de bois... Le résultat était étrange, une sorte de bloc de colle gluant.
Devant la rébellion des convives, le lieutenant a gratté le sol, ramassé sable, brindilles, feuilles mortes, les a incorporés à mon riz, à mélangé, à servi une double dose aux râleurs en leur tenant ce discours : La mission va être difficile, on va bouffer de la merde s’il le faut mais on la bouffera tous ensemble. Finissez vos assiettes, je ne veux rien voir dedans. Tout la mode a mangé, sable, brindilles et feuilles mortes compris... et le Lieutenant, discrètement, me pris à part et m’appris à cuire le riz...
On a du tirer, pousser les pirogues, terrasser des berges pour les faire tourner, couper des arbres, en faire sauter au plastique... et un jour, les eaux étant trop basse, on a du s’arrêter et continuer à pied. Je devais rester au camps de bases avec les pirogues mais le lieutenant accepta de me prendre avec lui devant comme « homme topofil ».
Après 5 jours de marche épuisante, nous arrivâmes à proximité de Saül et nous avons attaqué à la balle à blanc et à la grenade à plâtre le Rima. Embuscades aux points d’eau, dévastation de campement, attaque de l’aéroport, je me suis bien amusé. Je suis mi même tombé dans une embuscade lors d’un repli précipité !

Le retour fut difficile, j’accusais la fatigue et j’étais mal remis de mes calculs. Je marchais derrière en boitant, lessivé mais heureux. Je faisais l’homme balai qui ramassait les éclopés et les remotivais...

Ce fût une expérience fantastique.

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